Institut d'étude marketing AUDIREP

Etudes marketing
Comment former les professionnels de demain ?

Christophe Pinchon Carron de la Carrière

« Le métier de chargé d’études n’est pas de faire du codage, mais d’être face à un client »
 
Le Master 2 « Le Quanti : Research and Data Intelligence in Marketing » de l’IAE de Grenoble forme chaque année une vingtaine de nouveaux jeunes chargés d’études très reconnus dans le métier. Certains diplômés travaillent d’ailleurs chez Audirep et notre directrice conseil Elodie-Anne Gandelin est même l’une des intervenantes de ce diplôme. Face aux grandes transformations sociétales et du monde du travail, nous avons demandé à Christophe Pinchon Carron de la Carrière, Responsable Pédagogique du Master, de partager avec nous l’évolution de ses attentes, des compétences recherchées et de la formation.

A quels métiers forme le Master 2 Le Quanti, quelles sont ses spécificités ?

Christophe Pinchon : La grande majorité des étudiants qui sortent du Master sont recrutés comme chargés d’études, exceptionnellement comme chefs de produits. La plupart viennent d’un Master 1 de l’IAE de Grenoble et se spécialisent. Nous accueillons également de nombreux étudiants étrangers, le diplôme est d’ailleurs très multiculturel et 100 % en anglais. Depuis sa création par Alain Jolibert en 1986, ce diplôme maintient un très haut niveau d’exigence dans la sélection comme dans la pédagogie, ce qui fait qu’il est très reconnu aujourd’hui. 9 étudiants sur 10 trouvent un CDI à la sortie, les autres sont ceux qui partent faire un break !
 

Qu’attendent les entreprises aujourd’hui de ces jeunes diplômés ?

Christophe Pinchon : Les compétences essentielles portent sur une très bonne connaissance et maîtrise de l‘utilisation des concepts de base du marketing. Les étudiants pensent souvent qu’il faut être « très fort en maths ». Mais le métier de chargé d’études n’est pas de faire du codage, mais d’être face à un client. Il faut impérativement être capable de comprendre le brief, les problématiques marketing, afin de proposer une solution à travers des études. Pour y contribuer, la moitié des cours sont assurés par des professionnels issus des grands instituts. Je suis en contact permanent avec eux pour échanger et faire évoluer le programme.
La seconde grande compétence est bien sûr de comprendre les grandes méthodes d’analyse statistique, d’investigation, de questionnement, pour apporter au client la meilleure réponse.
S’y ajoutent enfin les soft skills. Les jeunes professionnels vont être amenés à travailler en équipe dans des environnements multiculturels et avec des équipes de codeurs, d’informaticiens… Nous assurons des cours sur le leadership, le co-développement, la négociation interne ou encore la présentation des résultats.
 

Le métier est-il impacté par les grandes transformations actuelles ?

Les transformations environnementales et sociales se traduisent surtout dans les problématiques des entreprises. Les plus grands changements du métier des études marketing proviennent essentiellement du volume de datas traitées, avec des moyens de capter des informations toujours plus nombreuses et précises. C’est à la fois une super opportunité, qui ouvre de nouvelles portes. Mais cela complexifie également le métier, il faut garder la maîtrise de l’analyse de ces données, être capable de les restituer de façon visuelle. Ce phénomène fait aussi apparaître de nouveaux métiers : data analysts, data scientists… Ce n’est pas tout à fait le nôtre… Notre rôle est de cadrer, déplacer les frontières sans aller trop loin.
 

Constatez-vous une évolution des attentes des jeunes générations ?

La particularité de notre diplôme efface un peu cet effet car les étudiants qui nous rejoignent ont un peu un profil type. Ils sont très volontaires, prêts à fournir une grosse charge de travail. La complexification les stimule, ils se mettent au diapason. A la sortie, les entreprises se battent pour les avoir… Mais ils sont exigeants sur l’intérêt des postes, ils sont d’ailleurs prêts à rejoindre des instituts de plus petite taille qui offrent un fort intérêt dans les missions.
 

 
Voir l’article « Le Market Research attire toujours les jeunes ! »